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La parenté linguistique

Louis Hjelmslev

pp. 356-364

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11 Le terme parenté linguistique est utilisé pour désigner un rapport régulier existant entre plusieurs langues. Comme toute science, la linguistique a pour but principal d’identifier les rapports réguliers, appelés fonctions. Une langue, ou plus exactement un état linguistique, peut être traité scientifiquement de deux manières : 1) on peut l’analyser, c’est-à-dire le diviser en parties ayant une fonction réciproque (comme dans le cas de la « sproglære » [grammaire] qui ne relève que d’une langue particulière), ou bien 2) la synthétiser, en l’incorporant dans une totalité plus vaste, dont les parties (c’est-à-dire les langues particulières qui y entrent) contractent une fonction réciproque ; ces totalités sont donc appelés groupes de langues.

2Durant l’Antiquité et au Moyen-Âge, on ne s’est presque occupé que de l’analyse des langues, chacune prise individuellement. Les Grecs et les Romains avaient trop peu d’intérêt pour les langues « barbares » qui les entouraient pour s’intéresser réellement au pro|blème de la parenté linguistique ; malgré l’expansion qu’a pu avoir l’Empire romain, ils s’en sont cantonnés à l’étude des langues grecque et latine, seules dignes d’investigation scientifique à leurs yeux. La langue écrite non-latine ne s’est développée dans notre culture qu’en étroite articulation avec l’activité missionnaire chrétienne, qui se proposait d’annoncer l’Évangile dans la langue des peuples auxquels elle s’adressait. C’est de cette façon que la langue de notre classe linguistique (le germanique), très importante pour la comparaison linguistique, a développé sa propre forme écrite, le gotique. Elle a été parlée dans la majeure partie de l’Europe, de l’Espagne à la Crimée, depuis environ 200 jusqu’à 500 après J.-C. Une traduction de la Bible dans cette langue a été réalisée au cours du IVème siècle sur le territoire qui correspond à la Bulgarie actuelle. Au sein de la classe linguistique germanique, cette langue écrite wisigothe n’a été supplantée qu’à l’époque de l’émergence du proto-nordique, langue dans laquelle nos inscriptions runiques les plus anciennes ont été tracées, autour du IIIème siècle. Pourtant, la constitution de ces différentes écritures ne conduisait pas à une comparaison linguistique systématique. Ce n’est que grâce à l’invention de l’imprimerie et à l’augmentation conséquente des échanges internationaux, qu’on a commencé à percevoir la nécessité pratique de recherches comparatives approfondies. Beaucoup de temps s’est écoulé avant que ne se mette en place la collecte systématique de données. En effet, les contributions de plus grande envergure ne sont apparues qu’au cours des XVIIème-XVIIIème siècles, sous la houlette de Leibniz, philosophe éclectique, et de la tsarine Katharine II. C’est de cette façon qu’ont été établis des « vocabularia harmonica » particulièrement étendus, dont le but était d’enregistrer et de comparer les vocabulaires du plus grand nombre de langues possible. Mais la démarche de ces travaux était encore loin d’être appropriée, méthodique et critique.

3Les premières comparaisons linguistiques ayant une importance durable du point de vue de la méthode et des résultats concernaient les deux groupes qui nous appelons le sémitique (dont les langues les plus connues sont l’hébraïque et l’arabe) et l’ouralien (qui comprend, entre autres, le finnois, l’estonien, le lapon et le hongrois). La ressemblance entre les langues sémitiques saute aux yeux, de la même manière que celle qui existe par exemple entre l’allemand, l’anglais et le danois : le fait que cette ressemblance n’est pas due à une simple coïncidence a été systématiquement démontré en 1702 par Hiob Ludolf, dans son traité « sur l’harmonie de la langue éthiopienne avec les autres langues orientales » (on utilisait alors le terme « orientales » pour signifier ce que nous nommons aujour|d’hui « sémitiques »). L’« harmonie », que Ludolf a jugée être une preuve essentielle, est en fait une correspondance grammaticale entre les langues en question. Or, les langues ouraliennes (à l’exception de langues voisines particulièrement reliées l’une à l’autre, comme le sont par exemple le finnois et l’estonien) sont si peu ressemblantes entre elles qu’on ne soupçonnerait pas à première vue qu’elles ont quelque chose de commun. Il est donc d’autant plus remarquable que ce soit précisément à partir de cette observation immédiate que le prêtre hongrois Johannes Sajnovics, qui accompagnait l’astronome autrichien Max Hell lors d’une expédition en Norvège dans le but d’y observer un passage de Vénus, ait constaté que la langue des Lapons de Norvège présentait des ressemblances avec sa langue hongroise maternelle. Dès son retour, il a donné des conférences sur ce sujet à l’Académie Royale des sciences et des lettres de Copenhague (conférences imprimées sous le titre de « Beviis, at Ungarernes og Lappernes Sprog er det samme », 1770). Et même si Sajnovics ne fournit aucune « preuve » au sens systématique du terme, ses travaux ont néanmoins le mérite d’avoir attiré l’attention sur ces phéno|mènes : c’est en 1799 qu’un autre Hongrois, S. Gyámarthi, a retravaillé systématiquement les découvertes de Sajnovics dans son œuvre « Grammatisk bevis for slægtskabet mellem ungarsk og lappisk ». Il est à noter que c’est à nouveau la correspondance grammaticale qui a été décisive pour la vérification de cette ressemblance.

4Mais ce genre de rapports de parenté entre les langues n’a pu commencer à éveiller un véritable intérêt et à gagner en importance pratique qu’au moment où ces rapports étaient d’abord vérifiés dans le domaine des « langues civilisées » européennes. En effet, personne ne pouvait nier qu’une ressemblance presque immédiate exis|tait entre la plupart de ces langues ; ce qu’il fallait, cependant, c’était de vérifier si cette ressemblance était purement accidentelle ou si elle cachait plutôt un rapport de parenté. Deux contributions indépen|dantes l’une de l’autre ont permis d’en faire une première vérifica|tion : le livre « Über das Conjugationssystem der Sanskritsprache » (1816) par l’Allemand Franz Bopp, et le célèbre travail par le Danois Rasmus Rask, « Undersøgelse om det gamle nordiske eller islandske Sprogs Oprindelse », écrit en 1814 et imprimé en 1818, qui lui valut le prix de l’Académie Royale des sciences et lettres. Dans la lignée de ses prédécesseurs Ludolf et Gyármathi, Bopp a utilisé le critère grammatical pour vérifier la parenté linguistique. Ceci lui a permis de constater des ressemblances extérieures dans les désinences flexionnelles entre les langues étudiées – ressemblances qu’il ne jugeait pas arbitraires, à la différence des ressemblances lexicales. C’est de cette façon qu’il est arrivé à prouver la parenté entre le Sanskrit et des langues européennes telles que le grec, le latin et le germanique. Quant à Rask, les preuves qu’il a produites ne portaient pas sur le Sanskrit, mais sur deux autres domaines linguistiques que Bopp avait négligés : les langues slaves et baltiques. Rask a donc été en mesure de montrer que la petite classe linguistique baltique (lituanien et letton) devait être située au même niveau que le grec, le latin, le germanique et le slave et qu’elle n’était pas, comme on le croyait jusque-là, un sous-groupe du slave. Rask ne s’est pas cantonné à l’utilisation de la preuve grammaticale acquise au XVIII e siècle : il y a ajouté un autre critère qui s’est révélé avoir une importance fondamentale, et qui a donné à son travail une position méthodologique de relevance. Il a en effet montré que, quand ce rapport de parenté existe entre des langues données, on n’a pas simplement une identité entre leurs « systèmes grammaticaux » : il s’y ajoute un phénomène supplémentaire : ces langues manifestent des « transitions littérales » (Buchstabeübergänge). Ceci signifie que, quand les conditions sont les mêmes (par exemple, la même position à l’intérieur du mot), un élément de l’expression (une lettre, un son) d’une langue donnée correspond régulièrement à un élément de l’expression d’une autre langue. Ce genre de correspondance est démontré par la mutation consonantique germanique décrite par Rask : elle consiste entre autres à trouver en position initiale du mot 1) le f du germanique au lieu du p latin (latin pater, danois fader, lat. plectere, da. flette, lat. piscis, da. fisk, lat. pecu, da. ), 2) l’islandais (et le gotique) þ, le th muet de l’anglais moderne, le nordique moderne t au lieu du latin t (lat. tres, isl. þrír, ang. three, da. tre, lat. tenuis, isl. þunnr, ang. thin, da. tynd), 3) le t du germanique au lieu du d du latin (lat. duo, da. to, lat. decem, da. ti, lat. domare, da. tæmme) (dans certains mots le t danois correspond donc au t latin, dans d’autres au d latin), et 4) le h germanique au lieu du c latin (lat. cornu, da. horn, lat. centum, dan. hund-rede). Rask a également établi un autre exemple, qui découle du premier : la mutation consonantique du haut-allemand. Il y démontre, entre autres, que le d du haut-allemand correspond au þ du germanique (cf. 2 ci-dessus ; donc en haut-allemand : drei, dünn), et le z du haut-allemand correspond au t du germanique (cf. 3 ci-dessus ; donc en haut-allemand : zwei, zehn, zähmen, Zahm).

5Les mutations consonantiques du germanique et du haut-allemand sont les exemples les plus connus de ces « transitions littérales » reconnues par Rask en tant que critère de vérification de ce genre de parenté linguistique. Et il s’est en effet avéré que Rask avait raison de croire que l’on trouvait ces « transitions » en présence de ce genre de parenté. Il avait déjà décelé une foule de correspondances similaires entre les langues mentionnées ci-dessus. Mais les connaissances de l’époque ne lui ont permis que d’expliquer la mutation consonantique du germanique en position initiale des mots. L’explication complète a été apportée plus tard, en 1876, par un autre Danois : Karl Verner, qui a élaboré une démarche très intéressante. Il est parvenu à montrer que les correspondances entre les lettres du germanique et du latin à l’intérieur du mot dépendaient d’un ancien accent qu’on ne retrouve que dans l’ancienne langue védique, antérieure au sanscrit. Cela revient à dire que le t latin correspond au d du gothique et au t du haut-allemand dans les mots où l’accent védique ne se trouve pas sur la syllabe qui précède immédiatement le t. Ainsi, le latin pater correspond au gothique fadar et au haut-allemand Vater, puisque dans le mot védique pitá l’accent tombe sur la dernière syllabe. Mais le t du latin correspond au þ du gothique et au d du haut-allemand là où l’accent védique précède immédiatement le ; c’est pour cela que l’on a le latin frater, le gothique broþar, le haut-allemand Bruder, étant donné que dans le mot védique bhrâtâ l’accent tombe sur la première syllabe. En anglais ancien, on trouve pourtant la distinction suivante : fæder bróþor, tandis qu’en anglais moderne ces distinctions ont disparu (cf. father brother), tout comme dans les langues nordiques (cf. le danois : fader broder).

6Dans chacune des langues présentant cette parenté linguistique, les mêmes éléments de l’expression correspondront de manière régulière aux mêmes éléments des autres langues. Certaines parties spécifiques du vocabulaire échappent toutefois à cette loi. Rask était déjà conscient de l’existence de la classe de mots des « emprunts », c’est-à-dire des mots de culture qui sont transférés d’une langue à une autre : si par exemple, la traduction du mot grec pappas est pave en danois, avec p et non avec f comme la mutation consonantique le demanderait, c’est parce qu’il s’agit d’un emprunt lexical. De nos jours, une série d’autres contre-exemples aux fonctions des éléments ont été étudiés, principalement par le Français  M. Grammont, qui a montré qu’on peut ramener les emprunts à des lois générales, de sorte qu’ils trouvent eux aussi la régularité qui leur est propre : le principal contre-exemple est la dissimilation.

7Ce genre particulier de parenté linguistique, la parenté généti|que, que l’on retrouve entre les langues appartenant à une même famille linguistique, se manifeste toujours à partir de fonctions fixes entre les éléments de l’expression de différentes langues : la méthode établie par Rask permet de la reconnaître. La parenté linguistique génétique se réfère par nécessité logique à une origine commune, mais on ne peut pas la rapporter avec certitude à des phénomènes qui ne soient pas strictement linguistiques. Quand on rencontre ces fonctions d’éléments, on peut toujours reconstruire un système d’éléments de l’expression appartenant à la langue fondamentale qui est à l’origine de la langue particulière analysée. Il n’y a cependant aucun rapport constant entre langue et culture, entre langue et peuple ou entre langue et race : la linguistique ne permet donc pas de reconstruire avec certitude des correspondances préhistoriques existant entre ces aspects, même si de nombreuses suppositions ont souvent été faites dans ce sens.

8Il peut cependant arriver que deux langues présentent entre elles des rapports réguliers ou des ressemblances sous d’autres angles : on peut par exemple trouver que ce n’est pas un élément qui correspond à un autre, mais que c’est une catégorie qui correspond à une autre, et que deux langues partagent la plupart ou la totalité de leurs catégories grammaticales. Dans ce cas on parle toujours de parenté linguistique, mais elle est d’un genre tout à fait différent : il s’agit ici de parenté typologique contractée par des langues appartenant à un même type linguistique. L’existence d’un rapport de parenté typologique entre deux langues n’est pas la preuve d’une origine commune, mais plutôt d’une correspondance entre leurs caractéristiques structurelles, conditionnée par les possibilités générales du langage. La parenté typologique a toujours un caractère plus hypothétique que la parenté génétique, car la grammaire et la théorie linguistique ne sont pas assez développées à l’heure actuelle pour qu’on puisse avoir une connaissance effective des catégories linguistiques : on en connaît bien mieux les éléments, et la linguistique génétique est donc la seule forme actuelle de linguistique qui puisse se vanter d’être parvenue à une méthode exacte.

9La linguistique génétique a donc été fondée par Rask, qui était le premier à introduire le critère des fonctions des éléments. Mais à son époque, on ne faisait pas encore la distinction entre parenté génétique et parenté typologique. C’est pourquoi une grande importance a été donnée à toutes les sortes de correspondance grammaticale existant entre les langues étudiées, tel le « critère grammatical pour la parenté linguistique » susmentionné. Rask n’aurait donc pas rangé dans un même groupe des langues présentant des catégories ou des caractéristiques structurelles assez différentes : par exemple, il était enclin à rejeter l’idée d’une parenté entre les langues mentionnées ci-dessus et le celtique. C’était néanmoins Rask (et non Bopp, qui s’est exclusivement appuyé sur la correspondance dite « grammaticale »), qui, grâce à une méthode d’une étonnante modernité, est parvenu à établir la famille linguistique appelée famille indoeuropéenne. Il a ainsi pu déterminer cinq classes linguistiques, en se basant sur le critère des fonctions entre les éléments : la classe hellénique (le grec), la classe italique (le latin et d’autres langues anciennes de la péninsule italienne, auxquelles se sont ajoutées récemment les langues romanes de l’Europe du Sud et de l’Amérique), la classe slave (le russe, le polonais, le tchécoslovaque, le serbo-croate, le bulgare etc.), les langues baltes, ainsi que les langues germaniques (parmi lesquelles l’anglais, qui est la langue la plus parlée dans le monde après le chinois). Il faut d’ailleurs noter que c’était toujours Rask qui a introduit en premier les termes de sprogæt (famille linguistique) et de sprogklasse (classe linguistique), que j’ai utilisés dans le présent article.

10Dans un traité remontant à 1821 (et imprimé en 1834), Rask a démontré que les langues iraniennes (à savoir le vieux perse et l’avestique) constituaient une classe linguistique indo-européenne autonome, parallèle aux cinq autres classes. Bopp a ajouté une sept|ième classe linguistique aux six classes définies par Rask : la langue indienne. Il a montré plus tard que le celtique (1838) et l’albanais (1855) étaient elles aussi deux classes linguistiques indoeuro|péennes. Une autre classe, l’arménien, y a ensuite été ajoutée, principalement grâce aux travaux de H. Hübschmann. Les fonctions entre toutes ces langues ont été progressivement validées par un travail systématique de grande envergure, auquel a activement participé la communauté scientifique danoise, notamment V. Thomsen. Deux nouvelles classes linguistiques indoeuropéennes ont été découvertes plus récemment : le hittite et le tokharien. Le scientifique tchèque B. Hrozný a été le premier à suggérer l’existence de la langue hittite ; son importance pour la comparaison linguistique a été considérable, comme l’ont montré les découvertes du Polonais J. Kuryłowicz. De nos jours, Holger Pedersen a analysé de façon systématique ces deux nouvelles classes linguistiques dans deux ouvrages importants, en partant d’une perspective comparative.

11L’utilisation de cette méthode a permis d’identifier de nouvelles familles linguistiques : les langues chamito-sémitiques (le sémitique et l’égyptien), les langues bantoues (en Afrique), les langues ouraliennes (la langue samoyède et, ainsi que Bj. Collinder l’a récemment montré, le youkaguir), les langues altaïques (le turc, le mongol et le toungouse : cf. les contributions particulièrement importantes de Vilh. Thomsen, Vilh. Grønbech et Kaare Grønbech). En outre, on a pu montrer, ou tout au moins supposer fortement, l’existence d’une parenté génétique entre l’indoeuropéen, les langues chamito-sémi|tiques (grâce aux preuves fournies par le Danois Herman Möller), les langues bantoues (par Lilias Homburger) et les langues ouraliennes (surtout par Holger Pedersen). Toutes ces langues, qui se retrouvent en dernière analyse apparentées aux nôtres, représentent à l’heure actuelle 96 millions de locuteurs. Dans un ouvrage qui n’est pas encore publié, le Danois Kurt Wulff, disparu récemment, a montré qu’il existe une parenté génétique entre les langues sino-tibétaines (entre autres le chinois), les langues malayo-polynésiennes et les différentes langues de l’Inde et de l’Indochine, parlées par 557 millions de personnes. Aux deux familles linguistiques (réciproque|ment autonomes) que sont la famille asiatique-européenne-africaine et la famille Est asiatique-océanique, il faut en ajouter une troisième, la famille altaïque, qui compte 35 millions de locuteurs. Elle est, elle aussi, totalement indépendante des deux autres. Nous arrivons donc à un total mondial de 1800 millions de personnes, parmi lesquelles 1608 millions parlent des langues considérées comme génétique|ment apparentées. Le reste, auquel il faut ajouter toutes les langues mortes, n’est qu’un mélange hétéroclite de langues isolées qui, pour certaines, sont presque inconnues, ou d’aires linguistiques, parmi lesquelles on trouve le japonais, les anciens vestiges de l’étrusque, le basque, les langues du Caucase, de l’Australie, du Soudan, l’hotten|tot, le bochiman, les langues natives-américaines et l’eskimo.

    Notes

  • 1 [« Sprogslægtskab », Translatøren, 4, 1 (1942) : 11-16 et 4, 2 (1942): 30-32].

Publication details

Published in:

Hjelmslev Louis (2022) Essais et communications sur le langage, ed. Cigana Lorenzo. Genève-Lausanne, sdvig press.

Pages: 356-364

Full citation:

Hjelmslev Louis (2022) „La parenté linguistique“, In: L. Hjelmslev, Essais et communications sur le langage, Genève-Lausanne, sdvig press, 356–364.