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165873

L'art et la morale.Les auteurs juifs face à l'autonomie de l'art

Gert Mattenklott

pp. 83-96

Abstract

Dans l’ensemble des formes littéraires, il s’en trouve une qui témoigne plus que toute autre de la fusion des cultures allemande et juive dans le domaine de la culture morale : le genre critique. Parues chez Nicolaï à Berlin de 1759 à 1769 les Lettres concernant les dernières productions de la littérature ont été pour une large part rédigées par Moses Mendelssohn dont l’ambition critique qui s’étend à la science et à l’art comme à la philosophie vise à développer la moralité par la raison. Interprétant l’évolution de l’humanité comme un progrès de la moralisation Heine, contrairement à l’indifférentiste Goethe, se situe dans la postérité juive de Mendelssohn. Un avatar tardif de cette tradition est donné par la croisade brutale de Nordau contre ce qu’il appelle la Dégénérescence, c’est-à-dire contre la modernité. Habités par un souci d’humanisme pratique les critiques juifs allemands allient à une gravité de jugement une certaine méfiance vis-à-vis des qualités littéraires et des ambitions autonomes de l’art.

Publication details

Published in:

(1996) Germanité, judaïté, altérité. Revue germanique internationale - ancienne série 5.

Pages: 83-96

DOI: 10.4000/rgi.554

Full citation:

Mattenklott Gert (1996) „L'art et la morale.Les auteurs juifs face à l'autonomie de l'art“. Revue germanique internationale - ancienne série 5, 83–96.